samedi 29 décembre 2007

Ma déception

Il faut dire que la documentation concernant l’intersexualité en Algérie est très rare, tout ce que j’ai trouvé c’est un témoignage d’une endocrinologue algérienne sur des cas d’hermaphrodisme, qu’elle a eut a consulter, un témoignage, qui même s’il était très intéressant, n’empêche, il avait un certain regard pathologisant sur l’hermaphrodisme.

Sans oublier quelques rares autres documentations concernant des cas d’hermaphrodisme dans un contexte purement clinique sans importance significatives.
La visibilité des personnes intesexes, quand a elle, est vraiment inexistante, à dire que je suis la seule herma dans ce pays.
Depuis que je suis sur le net, cela fait maintenant presque une année, j’ai essayé tous les mots clés sur google et autres moteurs de recherches pour l’espoir de faire une rencontre intéressante avec une personne intersexe algérienne qui me permettra d’initier une action militante et activiste, par la création pourquoi pas d’une association pour nous.
Car il faut dire que même si j’ai des petites idées dans la tête concernant le travail qu’on peut faire pour la cause intersexe dans mon pays, mais hélas, et a défaut d’être une militante, il m’ait très difficile et même impossible de déclencher n’importe quelle action dans ce sens sans l’appui d’une autre personne, qui possède bien sûr ce vis de militantisme.

En attendant, je me rabats sur des sites francophones pour les intersexes, en participant d’une façon assez timide il faut le dire aux forum qui nous ont consacrés, mais surtout en lisant beaucoup. Eh oui je pratique un certain voyeurisme bénin, quoi !
Si je reste dans ce type de forum c’est surtout pour me sentir proche d’une communauté qui peut me comprendre et vis versa. Et aussi pour apprendre une certaine culture militante et activiste, en cas ou ! Car il faut le dire les occidentaux ont une avance très considérable dans ce domaine, malgré que ce mouvement est très jeune, la première association n’a vue le jour au USA qu’au début des années 90, alors qu’en Europe, c’est seulement depuis 4 à 5 ans que ce mouvement a commencé a s'organisé.
Donc la visibilité intersexe pose aussi problème en occident, et n’est l’apanage de notre société.
Néanmoins, certaines remarques doivent être signalées
-même si c’est un militantisme a médité, il reste que l’environnement occidental permet d’aborder certaines problématiques liées à l’identité, l’orientation sexuelle, et au genre d’une façon très osée, que je crois il est très difficile de méditer chez nous avec toutes ces contraintes sociales, religieuses et politiques, qui amorcent d’une façon significative une éventuelle action dans ce sens.
-la plupart des personnes intersexe, même si elles vivent leur condition d’herma difficilement,
et globalement avec des angoisses identiques aux nôtres, mais il en reste, que leurs mode de vie, sur le plan sociale du moins, est à la limite normal (enfin, ce sont mes simples constatations, qui peuvent manquer une certaine véracité)

Du coup, pour ces raisons et autres (surtout le fossé culturel qui nous séparent). Je me sens un peu en retrait, sans pour autant me couper totalement d’eux.
Car ce qui nous lie avec et plus fort et important que ce qui nous sépare.

Alors en espérant des rencontres intéressantes avec des hermas de mon pays, je poursuis mon petit chemin actuel

Mes origines ethniques, et convictions politico-religieuses

Contrairement à l’idée générale faite sur les origines ethniques des nords africains, la majorité n’est pas arabe mais amazigh (berbères).

Cette grande confusion est dut essentiellement à la propagation de la religion islamique, et par conséquent de la culture arabe via le coran, rédigé en arabe, et dont l’étude en langue originale est une condition pour comprendre les principes fondamentaux de l’islam.

L’influence de la langue et culture arabe a fait perdre à la majorité des nords africains leur langue maternelle d’origine « Tamazight », en donnant naissance à une nouvelle langue hybride, l’algérien, qui n’est qu’un mélange de mots d’origines diverse, avec une prépondérance de mots arabes, d’où son appellation de langue arabe, même si en réalité elle est pour la langue arabe littéraire, langue officielle, ce qui est le français pour le latin, ou le créole pour le français.

Ceci, a fait de sorte, que touts ceux qui parlent cette langue « Algérien », se revendiquent arabes, alors que ceux qui ont conservés la langue de leurs ancêtres avec toutes ses variantes, revendiquent leur amazighité, et qui sont une minorité (25% environ).

Donc l’arabité de l’Afrique du nord, est surtout une appartenance idéologique puis culturelle qu’ethnique.

Moi, je fais partie de la deuxième grande minorité berbérophone en Algérie, après les kabyles,
On compte environ 2 million d’âmes, et nous sommes originaires de l’est algérien, et plus précisément des grands massifs montagneux des Aurès.
Une région, qui a donné à l’humanité le grand Saint Augustin.
Et qui a vu, au file des siècles, le métissage de plusieurs races, romaines, vandales (peuple germanique), arabes, et africains noirs.

Coté religion, je suis musulmane, plus par tradition que par conviction.
jusqu’au mes vingt-deux ans, j’étais très pratiquante, mais depuis, et suite à de profondes réflexions, j’ai pris un peu de distance avec cette religion, tout en poursuivant la pratique de certaines obligations religieuses, dont le carême, et ce surtout pour des raisons de socialisation qu’autre chose.

Je n’ai rien contre la religion, au contraire, je vois que dans ce monde qui vire d’une façon très dangereuse vers une mondialisation matérialiste sauvage, ou seul l’argent est maître de jeu. L’humanité a besoin d’une certaine spiritualité amortissante de cet individualisme excessif, et favorisante d’un certain humanisme dans les relations entre les êtres, et avec leur milieu naturel.
Dans ce contexte, la religion est d’un apport très bénéfique pour le bien être des humains, à condition qu’elle ne soit pas instrumentalisé à des fins politiques, car là, c’est la face sombre de la religion qui fera surface avec son lot destructive. C’est l’expérience qui parle.

Enfin, Politiquement, je suis plutôt de tendance laïque pour les raisons que je viens de citer, pragmatique dans mes visions économiques et sociales, humaniste dans mes visions internationales, nationaliste dans sentiments politiques.

En résumé, je peux dire, que mon destin est fait de telle sorte, que je sois minoritaire dans mon identité sexuelle, mon genre, mon appartenance culturo-linguistique, et mes convictions politico-religieuse.

Mais est-ce un mal d’appartenir à des minorités de tout genre ?